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Nos entreprises sont elles suffisamment préparées à leur transmission?

18 Mai Nos entreprises sont elles suffisamment préparées à leur transmission?

Du Papy Boom à l’extinction en masse?

 

Dans notre tissus économique régional, les indépendants, professions libérales, commerçants, petites et moyennes entreprises pourvoient la grande majorité des emplois privés.

Un grand nombre d’entreprises signifie également une grande proportion de dirigeants, propriétaires et mandataires par unité d’actif salarié.

Une grande majorité de ces dirigeants « Papy Boomers » arrivent en fin de carrière. Nous allons devoir intégrer cette donnée rapidement et agir en conséquence.

Un nombre grandissant parmi les personnes possédant en capitaux ou en mandats nos entreprises se retrouveront de plus en plus dans ce profil:

 

  • La cinquantaine entamée (pour les plus jeunes)

 

  • La volonté de pérenniser l’activité/l’entreprise

 

  • Le désir de prendre de la distance avec l’opérationnel, voire de transmettre ou vendre des actifs (brevets, portefeuille, outils)

 

  • La nécessité d’en tirer une rente et/ou du capital

 

  • Vouloir avoir passé ce cap dans un horizon de 5 à 10 ans (2017-2022)

 

En contrepartie, il est difficile d’entrevoir à l’heure actuelle ou nous irons recruter tant en en nombre qu’en profils cette salutaire relève.

A l’heure ou la réduction de la masse des demandeurs d’emplois et l’auto-création d’emplois sont des tâches auxquelles s’attellent les pouvoirs publics à travers toute une série de dispositifs, il serait opportun de commencer à y intégrer ce défi socio-économique qui est à nos portes: La lutte pour le maintien d’emplois existants dans des entreprises saines et rentables.

Ce qui intéresse le praticien dans ce genre de configuration, c’est le champ d’opportunités qui s’ouvre au monde de l’entrepreneuriat à l’aune de chaque bouleversement.

Dans une mesure encore inédite, il sera bientôt de plus en plus possible d’être à la fois « starter » et de n’avoir pas à résoudre les questions fonctionnelles qui jalonnent le parcours.

Les questions existentielles restant, quant à elles plus que jamais de mise.

Dans cette matière également, notre opinion individuelle, comme les solutions que nous envisageons découlent du regard que nous portons sur le monde.

Réfléchissons aux avantages de nous intéresser plus en avant à cette manière d’entre-reprendre avec de l’existant.

Marché, produits, services, identité, structure, positionnement, localisation existent. Ce sont autant de domaines où dès la naissance du projet, des faits et des chiffres peuvent être produits.

Connaissances et compétences sont également préexistantes.

Des liens et des flux existent: commandes, stock, facturation, références, historique.

Tout ce qu’un « Starter » va mettre des mois d’abord à formaliser et ensuite à acquérir en partant de zéro.

Quant aux financements, bon nombre d’entrepreneurs vous le confirmeront: avec un bon business, bien formalisé, bien chiffré et bien planifié, l’argent n’est pas ce qui est le plus dur à trouver.

Pas d’angélisme pour autant.

Créer et reprendre sont deux dynamiques entrepreneuriales différentes, loin de moi l’idée de faire l’apologie de l’une ou de l’autre.

Entreprendre dans le cadre d’une transmission, ce qui pourrait prendre le nom « d’entre-reprendre » nécessite que la part d’idéal, de rêve et d’ambition ne devienne pas un travail subi au service de la défense de son capital, un sombre univers soit de compromis, soit de tyrannie face à l’existant.

Nous voilà, une fois encore, avec une question également d’ordre culturel…

La pratique nous indique également que la piste de la succession en interne (pas spécialement familiale) reste une valeur sûre en termes de stabilité et de réussite.

L’entrepreunariat coopératif mérite également le détour, si tant est que l’on en applique intégralement tous les principes (cfr. principes de Rochdale, Organisation mondiale du travail www.ilo.org), en prenant la peine de créer dès le départ une structure qui sera en état de pouvoir intégrer de nouveaux arrivants sans se transformer petit à petit en forum où paroles et prises de positions empiètent petit à petit sur le travail.

Intégrer rapidement ces données dans nos programmes éducatifs et dans nos pratiques managériales sera tout bénéfice pour notre climat socio-économique et pour que le Papy Boom ne débouche pas sur un phénomène d’extinction de masse.

Patrick Colot

Praticien Sr en Mgt & organisation

Administrateur TEC-MA