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Responsables ou conformes?

22 Jan Responsables ou conformes?

Il peut sembler incongru d’opposer la responsabilité à la conformité.

Pourtant, l’éclairage que nous offre cette réflexion peut nous apporter un angle de vue nouveau sur des questions comme la prise de risque, la légitimité, la difficulté de se projeter et de faire des prévisions.

Depuis notre plus jeune âge, il nous est souvent demandé d’agir et de nous comporter en personnes responsables.

Les injonctions que nous recevons démarrent très tôt pour ne plus s’arrêter et se complexifier.

Que nous est-il demandé le plus souvent ?

  • Réfléchir et prendre position ?
  • Évoquer une quelconque morale ou éthique ?
  • Peser le pour et le contre de nos actes ?
  • En évaluer à l’avance les conséquences ?
  • Chercher la manière d’influer sur le cours des choses ?

 

Malheureusement, dans la plupart des cas, la réponse comportementale à l’injonction « sois responsable » n’est fondamentalement pas de l’ordre de la responsabilité.

Elle est de l’ordre de la conformité.

Être responsable signifie le plus souvent dans notre éducation suivre une ligne toute tracée, un règlement, une norme, une correspondance, se trouver dans une moyenne, une plage de valeurs cible.

Que cela soit à propos de nos notes scolaires, de notre indice de masse corporelle, de notre situation sociale ou de nos relations, nous demander de prendre nos responsabilités prend la forme (il faut le dire, à certains stades de maturité pour notre bien ultérieur) de nous demander la conformité.

Dès lors, il n’est pas étonnant qu’au moment d’envisager une carrière d’indépendant, de rédiger son premier plan d’affaires, de projeter des investissements ou des estimations de chiffres d’affaires, un grand nombre d’entre nous se sentent au mieux déboussolés, au pire de complet imposteurs.

Ces cadres et ces normes qui nous ont toujours accompagnés et qui nous dictaient les réponses à l’avance peuvent nous faire cruellement défaut dans les premiers moments où nous voulons créer de manière responsable un projet réellement personnel.

Une fois l’obstacle dépassé nous nous rendons compte qu’ils nous ont été nécessaires, et, autant ils ont été utiles pour nous éduquer et ils le restent pour vivre en société, autant il nous faudra pouvoir les dépasser respectueusement pour pouvoir imprimer notre marque et réellement prendre nos responsabilités.

En un mot, très explicite ; s’affranchir.

Sans conscience, c’est la licence, en conscience, c’est la liberté

“L’homme n’est pas responsable de ce qu’il lui advient mais de ce qu’il en fait”.

Épictète

 

Patrick Colot